"Ce
n'est pas qu'une impression : les Espagnols parlent vraiment très vite.
Selon une étude du Laboratoire dynamique du langage de l'Institut des
sciences de l'homme, basé à Lyon, ils prononcent 26 % de syllabes en
plus par seconde que les Anglais. Et 50 % de plus que ceux qui parlent
mandarin. L'étude – qui s'est intéressée à l'allemand, à l'anglais, à
l'espagnol, au français, à l'italien, au japonais et au mandarin –
constate que le nombre de syllabes disponibles varie de 416 (en
japonais) à près de 8 000 en anglais.
Pourtant "la vitesse de transmission du message" que l'on veut faire passer est "quasi constante". En effet, nos voisins espagnols ne
transmettent pas plus d'informations, car une syllabe anglaise ou
allemande porte davantage de contenu. En clair, "une langue rapide"
comme l'espagnol ou l'italien a recours à davantage de syllabes pour raconter la même histoire. La dimension culturelle peut également allonger
le discours. C'est notamment le cas en japonais, où les formules de
politesse, très codifiées, "font partie de l'information jugée
essentielle à transmettre". Et le français ? Il se situe dans une zone
médiane. Débit point trop soutenu et densité d'information modérément
élevée. Bref, nous parlons en partie pour ne rien dire mais moins que d'autres."
"L'art de parler plus vite sans en dire plus", Jean-Michel Normand in M le magazine du Monde du
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